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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 19:28

Après avoir regardé un reportage sur les crimels de guerre serbes sur le site web d'Aljazeera, j'ai décidé de recueillir les informations les plus importantes et d'écrire cet article. Ironiquement, je l'ai écrit dans le train entre Sofia en Bulgarie et Belgrade en Serbie. Bonne lecture à tous et chacun.

 

 

Il y a eu plusieurs nettoyages ethniques durant la guerre de l'ex-Yougoslavie dans les années 90. La majorité de ces massacres ont été commis par l'armé serbe contre les personnes d'origines bosniaques. De ce fait, une fois la guerre terminée, plusieurs mandats d'arrestation pour crime de guerre ont été lancés par la communauté internationale contre les dirigeants serbes ayant ordonné les massacres. L'une de cette personne recherchée se nomme Ratko Mladic. Cet homme était en charge de l'armé serbe qui était présente en Bosnie. Mladic fut celui qui a ordonné le massacre de 8 000 hommes, adolescents et vieillards dans le petit village de Lazarevo.

 

 

Lazarevo est situé en Bosnie. Ce petit village avait dû être abandonné par les militants bosniaques devant la puissance d'attaque de l'armé serbe. Lorsque celle-ci est entrée dans la ville, Mladic a ordonné à ses hommes de séparer la population en 2 groupes. Les gens du sexe masculin d'un coté et ceux du sexe féminin de l'autre. Il a par la suite promis que tout le monde qui voulait être évacué le serait par l'entremise d'autobus. Il a assuré que personne ne serait blessé durant l'évacuation. Une fois que les citoyens ont tous été divisé en 2 groupes, Mladic a bel et bien tenu sa promesse et a fait évacué les femmes du village. Cependant, il ne l'a pas tenu lorsque le tour des hommes est enfin arrivé. Il les a simplement fait marcher en petit groupe vers les montagnes pour ensuite, les assassiner en leur tirant des balles de carabine dans le dos. Au moment de mourir, les hommes avaient les mains liées et se tenaient qu'à quelques mètres de distance. Ce n'est qu'après ce massacre que la communauté internationale a intensifié les pressions pour que la paix revienne dans ce coin du monde. Malheureusement, cet épisode sanglant de la guerre ne fut qu'un parmi tant d'autre qui ont fait beaucoup de victimes.

 

 

En 1995, un an après la fin de la guerre, le tribunal international a lancé un mandat d'arrêt contre Mladic ainsi que contre une dizaine d'autres personnes ayant commis le même genre de crimes. La chasse à l'homme n'a pas été facile pour les autorités car Mladic était considéré comme un héro par la population serbe. En effet, certaines régions en Serbie sont très nationalistes et n'aiment pas les autres groupes ethniques. Mladic avait donc beaucoup d'appui partout dans le pays pour l'aider dans sa fuite.

 

 

Un an après avoir lancé le mandat, les casques bleus des nations unies ont réussi à repérer l'endroit ou Mladic se cachait et s'y sont présenté pour l'arrêter. Pour se faire, ils y ont dépêché 3 chars d'assaut avec une dizaine d'hommes. Cependant, une fois sur place, une mauvaise surprise les attendait. Des centaines de supportaires ont bloqué le chemin aux casques bleus en les injuriant et les bousculant. Après de nombreuses heures de négociation, les soldats des Nations-Unies sont repartis les mains vides et humiliés. Les casques bleus ont encaissé une dure défaite cette journée-là. Non seulement ils n'ont pas arrêté l'homme qu'ils recherchaient mais en plus, ils ont renforcé le moral des troupes serbes.

 

 

Le temps s'est par la suite écoulé sans que personne ne puisse lui mettre la main au collet. En 2001, un nouveau chef des services secrets serbes est nommé. Ce dernier s'est donné comme mission de trapper les criminels de guerre encore en fuite. Il en a rapidement arrêté 3 et repéré ou Mladic se cachait. Cependant, le gouvernement serbe est venu lui mettre des bâtons dans les roues en lui compliquant énormément la tâche. Il a par la suite été congédié sans raison apparente.

 

Quelques temps plus tard, un nouveau gouvernement a été élu en Serbie et le nouveau premier ministre, Zoran Djindjic, a mis la priorité sur l'arrestation des criminels encore en fuite. Malheureusement pour lui, la tâche était ardue car les dirigeants de l'armé ainsi que le chef du parti de l'opposition n'était pas du même avis. Cependant, malgré toutes les difficultés que le nouveau premier ministre a rencontrées, il a réussi à dénicher Slobodan Milosevic le 1 avril 2001.  

 

Djindjic a en suite continué sa chasse aux criminels de guerre jusqu'au 12 mars 2003. Ce soir-là, alors qu'il sortait de sa voiture pour rentrer à la maison, il s'est fait assassiner par arme à feu. L'enquête a démontré plus tard que c'est la police secrète de Mladic qui a commis le geste. Un des deux tueurs a été arrêté quelque temps plus tard et a affirmé devant les caméras qu'il était fier de ce qu’il avait commis.

 

 

Suite au décès du premier ministre, des élections ont été organisé et le parti nationaliste serbe a été porté au pouvoir. Le nouveau président était alors un grand supporteur de Mladic. Il a donc fait tout en son pouvoir pour le protéger. La police et les tribunaux étaient eux aussi favorable à Mladic. Il a donc pu mener sa vie de fugitif tranquille sans être préoccupé par la possibilité d'être arrêté.

 

 

En entrevu sur le site internet anglais d'Aljazeera, le chef de police de l'époque a dit qu'il était convaincu que certains de ses policiers l'avaient vu se balader dans le pays mais avaient décidé de fermer les yeux et de ne pas l'arrêter.Dans les marchés serbes, on pouvait trouver des t-shirts avec sa photo imprimer sur la poitrine. Les nationalistes serbes les portaient avec fierté pour démontrer leur appui envers ce criminel.

 

 

En octobre 2004, 2 soldats de l'armé serbe ont été tués alors qu'ils montaient la garde devant les bureaux du quartier général. Une petite enquête a été réalisée par l'armé et elle est venue à la conclusion que les soldats s'étaient suicidés. Par la suite, une autre enquête, indépendante cette fois, menée par des enquêteurs français a conclu qu'il ne s'agissait pas de suicide mais plutôt d'assassinats grâce, entre autre, à l'analyse balistique. L'enquêteur est également venu à la conclusion que leur assassinat avait quelque chose à voir avec Mladic. En effet, selon les rumeurs, ces pauvres soldats étaient au mauvais endroit au mauvais moment et auraient aperçu Mladic circuler librement sur la base.

 

 

La communauté internationale a ensuite intensifié les démarches pour retrouver Mladic. En enquêtait sur le dossier, ils ont réalisé que Mladic a reçu sa pension de l'armé serbe jusqu'en 2005 soit plus de 10 ans après que son nom ait été mis sur la liste des criminels de guerre recherchés. Mais ce n'est pas tout. Mladic a même été opéré en secret dans un hôpital militaire à Belgrade pour un problème à une hanche en 2005.

 

 

La communauté internationale a été choqué d'apprendre ces nouveaux faits et a pris la décision d'augmenter les pressions politiques sur la Serbie en leur interdisant l'entrée dans l'union européenne tant que tous les criminels recherchés ne seraient pas tous sous les verrous.

 

 

Un enquêteur français s'est alors occupé du dossier et s'est mis à la chasse aux criminels de guerre serbe. Il a assez rapidement localisé Mladic et s'est présenté à la porte du bâtiment ou il était sous grosse escorte policière pour procéder à son arrestation. Alors qu'il attendait le feu vert de son supérieur, c'est plutôt l'inverse qui c'est produit. Son supérieur lui a interdit de passer à l'action sous prétexte qu'il n'était pas politiquement correct de procéder ainsi alors qu'il était en territoire serbe. Choqué au plus haut point de cet ordre quelque peu douteux, l'enquêteur français a par la suite démissionné de son poste pour protester contre cet évènement.

 

 En 2008, un nouveau gouvernement serbe a fait son entré au parlement et a fait de la chasse au criminel de guerre sa priorité numéro 1. C'est alors que le 21 juillet 2008, le deuxième homme le plus recherché de la Serbie après Mladic est arrêté. Viens ensuite le tour du 2ième assassin du premier ministre à l'être au mois de juin 2010. La police serbe a alors été obligée de lui mettre une veste anti-balle pour le protéger lors de son voyage au poste de police car elle avait peur qu'un tireur vienne l'assassiner. En effet, cet homme était susceptible d’être abattu car il connaissait beaucoup de renseignements.

 

 

Finalement, le 26 mai 2011, soit près de 16 ans après avoir été déclaré criminel de guerre par la communauté internationale, Ratko Mladic, aka le boucher de la Serbie, a été arrêté par les forces gouvernementales. Ironiquement, cette arrestation est survenue une semaine seulement après que l'union européenne n'ait lancé leur ultimatum au dirigeants serbes.

 

Le dernier criminel serbe en cavale a été arrêté le 19 juillet 2011 au nord-ouest de Belgrade. Goran Hadich a été inculpé de 14 chefs d’accusation. On lui octroi, entre-autre, le massacre de plus de 460 personnes dans un hôpital dans la ville de Vukovar en Croatie.

 

Les conditions imposées de la communauté européenne quant aux criminels de guerre serbe classée, l’ex-Yougoslavie peut se libérer de son passé et regarder vers l’avenir. Une adhésion dans cette communauté pourrait redonner du souffle à une économie qui en arrache. Le temps nous dira si un jour, la Bosnie pourra rejoindre, sur un plan économique, la Croatie et la Slovénie. 

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