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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 04:25

- Dring…. Dring….

 

- Allo

 

- Allo Marc, sa va. C’est Geraldo. Ce dimanche, il y a une partie de soccer entre les Pumas et l’América.

 

- Et……

 

- Et ça va être super bon. C’est la grosse rivalité de la ligue. Il va y avoir beaucoup d’atmosphère et d’ambiance.

 

- Et….

 

- Et je voulais savoir si tu ne voulais pas venir avec nous.

 

- Ensuite… C’est une partie de soccer non. Tu sembles oublier quelque chose. Le soccer, c’est plate.

 

- Ensuite, il va y avoir beaucoup de violence. Chaque partie se termine toujours par des bagarres dans les gradins entre les partisans des 2 équipes. Je te promets que tu verras beaucoup de batailles et en plus, on pourra miser sur le gagnant.

 

- Le gagnant de la partie, moi je m’en fou pas mal, je vais choisir mon équipe préférée à la fin du match.

 

- Non, pas le gagnant de la partie sinon le gagnant des batailles que l’on verra.

 

- A super!!!! Dans ce cas, j’embarque. On se rencontre quand.

 

- Ce dimanche à 10h du matin près des drapeaux du stade. Mais prend garde. Tu ne dois pas porter de linge aux couleurs des Pumas ou de l’América et ce, même dans le métro. Les gens sont vraiment fous et ils pourraient commencer à te battre sans raison

 

- Merci de l’avertissement. Je croyais que seulement la police avait le droit de battre les gens sans raison. Pour ne pas m’attirer d’ennui, je viendrais habillé de mon costume d’Adam. Personne ne pourra rien dire contre cela. À dimanche Geraldo.

 

Le temps durant la semaine a passé très lentement. J’avais très hâte à cette partie. Pas que le match de soccer m’intéressait vraiment. Mais plutôt pour voir les batailles entre les partisans. Je m’imaginais que se serai comme la grande rivalité Canadiens Nordiques.

 

Le dimanche matin est finalement arrivé. Je me suis habillé avec lunettes de soleil et crème solaire et hop, j’ai bondi avec beaucoup d’énergie jusqu’au métro.  Après une grosse heure à aiguiser ma patience grâce aux 10 minutes d’attente à chaque station, j’en suis finalement sorti. Cependant, mon aventure n’était pas encore terminée. Je devais prendre un taxi pour me rendre jusqu’au stade.

 

- Bonjour monsieur le taxi. Je vais au stade olympique voir la partie de soccer.

 

- Bonjour monsieur, vous êtes chanceux de pouvoir y aller. J’adore le soccer.

 

- C’est bien pour vous. Cependant, je dois vous apprendre que moi, je n’aime pas trop ce sport.  Je suis simplement motivé par le fait de voir des batailles entre les partisans.

 

- ÀÀÀÀ… pour cela mon cher ami, vous allez être servi. Il va y en avoir beaucoup. Vous voyez les policiers de l’antiémeute qui sont sur le bord de la route. Bien ils sont là depuis 6 heures ce matin. Ils assurent la sécurité car en réalité, les partisans sont de vraies bêtes sauvages. Ils adorent se battre. De plus, ces policiers, se sont les pires de tous. Crois-moi petit. Tu ne veux pas avoir affaire à ces sauvages. Ils sont prêts à te matraquer sans raisons. Ce sont de vrais fous.

 

- Ahaha merci monsieur pour l’avertissement. Mais ne craignez rien. Je ne veux pas me battre. Je veux simplement les regarder se battre.

 

- À!!!!! Comme vous êtes sages monsieur. C’est bien cela. C’est tout à votre avantage. Et voilà, vous êtes rendu au stade. L’entré des partisans des Pumas se trouve sur votre droite.

 

- Merci beaucoup. Voilà votre argent, à la prochaine.

 

J’ai rapidement débarqué du taxi et j’ai marché vers les drapeaux en me disant :

 

-Bien, me voici à l’endroit exact où m’avait dit Geraldo. Mais où peuvent-ils bien être? Tout ce que je vois n’est qu’une bande de singes policiers prêts à charger le premier venu.

 

Dring…. Dring….

 

- Allo

 

- Allo Marc, c’est Charmin. Où es-tu?

 

- Je suis au point de rendez-vous, et toi.

 

- J’arrive. Marche vers ta droite et tu vas nous rencontrer.

 

- Bien à tout de suite.

 

J’ai alors remis mon cellulaire dans ma poche arrière et entrepris de me frayer un chemin parmi la foule de gens présent tout en me disant à moi-même :

 

- Aile. Marche sur ta droite. Ce n’est pas si facile. Mais où peut-il bien être ce petit singe de Charmin? À!! Le voici. Il arrive par là.

 

- Bonjour Charmin alors, où sont-elles ces bagarres?

 

- Bientôt Marc. Bientôt il en aura beaucoup. Mais avant, nous devons attendre les autres.

 

- Bien dans ce cas, allons nous assoir près de l’arbre.

 

Un certain temps a passé. Les gens, tous plus fous les uns que les autres, se sont pavanés avec beaucoup de bières et de drapeaux aux couleurs blanc et bleu des Pumas.

 

- Dit Charmin. Pourquoi je ne vois personnes avec les couleurs de l’América.

 

- C’est simple petit novice. Car l’entré des partisans de l’América est de l’autre côté.

 

- À ouais, et pourquoi cela.

 

- Car sinon, il y aurait beaucoup de bagarres.

 

- Mais moi, je croyais que c’était ce que l’on était venu voir des bagarres.

 

- Aille, petit coquin. Ouais, ne t’énerve pas. Je t’ai promis que tu en verrais des bagarres.

 

Le temps a passé ainsi. Puis, tout d’un coup, une petite voix étrange est venue envenimer l’atmosphère.

 

- Bonjour bande de PD. Qu’est ce que vous faites par ici?

 

- Aille, bonjour Jeorge, lui ai-je répondu. Comment vas-tu?

 

- Mal, je vais mal car je n’ai pas encore pris de bières. Ahahah. Qui en veut une?

 

Sans attendre, Jeorge nous a distribué quelques bonnes bières froides.

 

- Les amis, je vous présente Anna, a dit Joerge. Il s’agit de ma copine.

 

Wow, ai-je pensé. Comme elle est belle avec ses beaux cheveux châtains, ses yeux foncés et sa peau basanée.

 

Je me suis donc avancé et me suis présenté en lui donnant la bise.

 

- Bonjour, je m’appelle Marc. Très heureux de faire ta connaissance.

 

- Bonjour Marc, je suis Anna. J’espère que tu vas aimer ta journée au soccer.

 

Au même moment, une voiture de police a passé à toute allure. Sans être sûr de ce que je venais de voir, j’ai alors émis un commentaire.

 

- Wow, avez-vous vu cela les amis?

 

- Ouais, a alors dit Charmin. C’était malade.

 

- Mets-en, lui ai-je répondu. C’est bien la première fois que je vois quelque chose dans ce genre.

 

- Quoi, quoi, a répondu Anna. Je veux savoir.

 

- Il y avait deux gars assis en arrière dans la voiture de police qui se battaient.

 

- Ahahah, qu’est ce que je t’avais dit, a répliqué Charmin. Je t’avais promis beaucoup de bagarre. Et ce n’est que le commencement.

 

- Ouais j’espère que tu as raison, lui ai-je répondu. J’espère qu’il y en aura beaucoup d’autres.

 

Nous sommes restés assis là quelque instant à regarder les partisans des Pumas faire leur parade. Il y avait beaucoup de musique. Les gens étaient très joyeux. Ils dansaient et faisaient la fête. Environ 10 minutes plus tard. Le dernier des survivants de la veille est finalement arrivé. Il avait l’air encore sous l’effet de l’alcool.

 

- Bonjour les amis, a-t-il dit.

 

- Je ne suis pas encore ton ami, lui a répondu Jeorge. Mais n’empêche bonjour à toi Geraldo.

 

- Bien, a répondu ce dernier. Je vois que tout le monde est prêt. Dans ce cas allons-y.

 

- Attend un peu, s’exclamé Charmin. Marc veut s’acheter un chandail des Pumas.

 

- Aile, tu avais 1 heure pour t’en acheter un et ce n’est que maintenant que tu te décides.

 

- Désolé Geraldo, ai-je répondu. C’est que je croyais que la partie était à midi de l’heure mexicaine, pas de l’heure normale.

 

Au fil du temps, j’avais compris qu’ici, quand quelqu’un te donne un rendez-vous, il ne sert à rien d’arriver à l’heure précise car les mexicains et les latinos en général n’ont pas la même conception du temps que nous. Quand ils disent qu’on se voit à 1h, cela veut dire qu’il va aller se préparer à sortir à 1h. C’est pour cela qu’en général, je demandais au gens s’il parle de l’heure mexicaine ou de l’heure normal.

 

- Allez, suis-moi Marc, a dit Geraldo. Nous allons te trouver un gilet des Pumas.

 

Nous avons marché durant 5 minutes. Il y avait de nombreux petits kiosques qui vendaient des souvenirs aux couleurs de l’équipe locale.

 

- Salut mon ami, a dit Géraldo à un des vendeurs. Mon ami veut s’acheter un gilet. Mais comme c’est un colosse, il a besoin de la plus grande taille que tu possèdes. Peux-tu nous aider?

 

- Bien sur, a répondu le vendeur. J’ai du XXL juste pour toi mon ami. Regarde ce beau chandail des Pumas. Je viens juste de l’avoir.

 

Je l’ai essayé et l’ai trouvé très confortable. J’aimais les couleurs bleu et or.

 

- Combien coute-il? Ai-je demandé.

 

- Celui-là, je te le fais pour 900 pesos.

 

J’ai alors pris ma calculatrice et divisé ce montant par 13 pour savoir le prix en dollars.

 

- Ouin, c’est un peu cher.

 

Je l’ai enlevé et le lui ai redonné un peu déçu.

 

- Merci mon ami, mais je ne crois pas que je vais m’en acheter. Je n’ai pas les moyens.

 

- Attend un peu, a alors dit un autre vendeur de la même boutique. Il me reste des modèles de l’an passé. Et comme personne ne veut me les acheter,  je peux te faire un bon prix. Tiens, regarde ce beau gilet blanc. Il est de ta grandeur. Je te le laisse pour 350 pesos.

 

- Humm… me suis-je alors dit. Ça me semble intéressant.

 

 

Je l’ai essayé et il me faisait à merveille.

 

- Je l’aime bien ce gilet, mais je le trouve un peu cher. Est-ce qu’il te reste des modèles d’il y a 10 ans?

 

- Ahahha tu es un petit comique. Je suis prêt à te le laisser pour 300 pesos. Mais pas un sous de moins.

 

Parfait, lui ai-je alors crié avec un beau sourire. Il est à moi.

 

Nous sommes ensuite retourné voir les autres qui nous attendaient en buvant de la bière. Sur le chemin, nous avons vu un groupe de policier courir après quelqu’un.

 

- Viens, suis-moi, ai-je dit à Geraldo. On va aller voir ce qui se passe.

 

Nous nous sommes mis à courir derrière les policiers. Malheureusement pour nous, il n’a pas eu beaucoup d’action. Je crois que le malfaiteur avait filé bien avant que la police ne soit alertée. Nous sommes finalement allés rejoindre les autres.

 

En arrivant, Charmin s’est exclamé

 

- Oye Marc, tu étais où. Tu viens de manquer une bataille juste ici, en plein devant nos yeux.

 

Connaissant bien son humour moqueur, je savais que ce n’était pas vrai.

 

- Oye Charmin, lui ai-je répondu. Arrête de mentir. Ton nez est rendu aussi long que mon bras.

 

- Ahahah ce cher Marc, il n’est pas facile à duper, s’est exclamé Jeorge.

 

- Bien, a dit Geraldo. Nous avons tout ce qui nous faut. Il est maintenant temps de retirer nos ceintures.

 

- Retirer sa ceinture??? Ai-je bien entendu.

 

- Ouais Marc, tu as bien entendu. Tu dois retirer ta ceinture. Nous allons les laisser ici dans cette boutique. Je connais ces gens. Ils vont nous les garder. Tu pourras la récupérer après le match.

 

- Et pourquoi dois-je faire cela. Les gens veulent me voir perdre mes pantalons?

 

- Ahahah bien sûr que non grand fou. Tu dois l’enlever car tu pourrais t’en servir comme arme pendant une bataille.

 

- Wow, les amateurs de soccer sont vraiment des fous.

 

- Casse pas ta tête avec ça, a répliqué Jeorge. Quand tu perdras tes pantalons, tu vas simplement faire rire de toi.

 

Nous sommes ensuite partis les 5 ensembles. Nous nous sommes frayés un chemin au travers des alcooliques et des policiers. Nous avons finalement pu entré sur le site après de longues minutes d’attentes.

 

Oye, ai-je dit à Géraldo. Tu vois cette belle policière qui nous fouille? Et bien quand tu rentreras, essaie de me la laisser. J’aimerai bien qu’elle me fouille.

 

- Ahahha dans tes rêves petit gamin. Cette femme est pour moi, a dit Charmin.

 

Quand le temps est venu de se faire fouiller, je n’ai malheureusement pas pu aller voir cette belle policière. Elle était occupée avec un ivrogne un peu mal propre de sa personne. C’est plutôt une voix d’homme un peu en colère qui m’a accueillit.

 

- Tourne-toi de dos, a dit ce policier.

 

Il a ensuite commencé à me fouiller de manière brusque. Ses grandes mains poilues m’ont touché sur tout le corps y compris mon entrejambe. Environ 30 secondes plus tard, j’ai pu aller rejoindre les autres qui m’attendaient impatiemment.

 

- Oye, ai-je dit. C’est normal que le gars m’a touché mon engin. C’est pour ça que je voulais que ce soit la policière qui me fouille.

 

- Ahahah t’inquiète, a dit Jeorge. À la grosseur qu’elle a, il n’a probablement pas dû te toucher beaucoup de chose.

 

- Ahah comme tu es comique. Le pire, c’est que je crois qu’il a aimé ça.

 

- Tu rêve petit pd, a répliqué Charmin. C’est plutôt toi qui a aimé ça.

 

- Ahah je suis entouré de grand humoriste. Allons-y. J’ai hâte de voir la partie.

 

Nous sommes alors rentrés dans le stade. L’atmosphère était surréaliste. Il y avait des partisans qui chantaient la goya partout. La goya, c’est très simple. C’est le cri de l’université que je fréquentais.  Car en réalité, les Pumas étaient l’équipe de soccer professionnel de l’université. Le cri était très simple. Il fallait que quelqu’un le commence en criant

 

México

Pumas

Universidad

 

Et ensuite, les autres répondaient avec beaucoup d’émotions

 

Goya, Goya

Cachún Cachún Ra Ra

Cachún Cachún Ra Ra

Goya

Universidad

 

- Oye Marc, a dit Jeorge. Tu connais l’eau de rein?

 

- Non, ai-je répondu. Est ce que c’est bon?

 

- Ahaha si tu es chanceux, tu vas pouvoir y goûter. Mais juste pour ton information, je vais te dire ce que c’est. Ici, les spectateurs boivent beaucoup de bières, alors, ils doivent aller aux toilettes souvent. Mais au lieu de se lever et d’aller faire cela aux toilettes, ils le font dans leur verre de bières vide et le lance dans la foule par la suite. Mais t’inquiète, tu as de la chance car nos billets sont situés dans le plus haut point du stade.

 

- Ouash, les partisans de soccer sont vraiment des cochons, ai-je répondu.

 

Nous sommes ensuite allés nous assoir à nos places. Nous avons dû monter les marches pendant environ 5 minutes. Nos billets étaient les plus loin du jeu. En fait, nous n’étions même pas assis. Nous devions rester debout.

 

À ma grande surprise, la partie a commencé à l’heure. L’ambiance était très bonne. Sur ma droite, il y avait la section des fans de l’América. Ils avaient des sièges réservés pour eux. Une immense clôture entourait leur section ainsi que de nombreux policier pour assurer leur sécurité.

 

- Oye, où est la bière, ai-je dit. Le soccer est un sport avec tellement d’action que si je ne bois pas, je ne pourrais pas l’apprécier.

 

- Tu dois être attentif, m’a répondu Charmin. Les vendeurs ambulants se promènent. Ils sont partout. Tiens en voilà justement un.

 

- Oye mon ami, lui ai-je dit. Viens par ici. Combien coute un verre de bière.

 

- Elle coute 60 pesos, m’a-t-il répondu.

 

Humm, 60 pesos, me suis-je dit. Ça revient à environ 4,50$. Et en plus, il s’agit de bières de presque un litre. Humm, c’est pas mal plus économique qu’au centre Bell.

 

- Je vais t’en acheter 3, lui ai-je dit.

 

- Merci Marc de nous en acheter, a dit Charmin.

 

- Non, lui ai-je répondu. Ces bières sont pour moi. Si tu en veux, achète-toi-en. Je ne partage pas avec les amateurs de l’América.

 

- Aille, comme tu es un mauvais ami, m’a-t-il répondu.

- Il n’y a pas d’ami dans le sport. Tenez, ces bières sont pour Anna et Jeorge.

 

La partie a continué ainsi durant de longues minutes. Nous avons continué de prendre des bières. Plus le match avançait, plus les verres de bières remplis d’eau de reins volaient dans les airs. Comme j’étais heureux de me trouver au plus haut point du stade.

 

Après environ 25 minutes de jeu, nous avons presque eu droit à un but. Le joueur des Pumas s’est avancé seul contre le petit gardien et l’immense but mais, malheureusement, son manque de précision lors de son botté lui a valu des critiques de la part des spectateurs.

 

- Dit Jeorge, je dois aller aux toilettes, tu veux bien m’accompagner, lui ai-je dit.

 

- Bien sûr, m’a-t-il répondu. Moi aussi je dois y aller.

 

Nous sommes descendu les nombreuses marches pour se diriger jusqu’au niveau des toilettes. Heureusement, il n’y avait pas de ligne d’attente. J’ai alors dit a Jeorge d’un ton sarcastique :

 

- Avec toute l’action qu’il y a dans ce match, c’est parfais qu’il n’y ait personne. On ne manquera rien de la partie. 

 

- Ouais tu as raison, dépêchons-nous et retournons boire.

 

Jeorges a été un peu plus rapide que moi pour vides sa vessie. Il est rapidement sorti de cette place puante pour retourner voir le match. Alors que j’avais presque terminé ce que je devais faire, j’ai entendu les gens hurler leur mécontentement. Je me suis dépêché de sortir pour réaliser que je venais de manquer un but de l’América. Comme j’étais déçu. J’avais enduré presque 35 minutes de jeu sans action et, au moment où j’ai décidé d’aller aux toilettes, l’équipe visiteuse marquait un but.

 

Je suis rapidement retourné à ma place. Mes amis qui étaient partisans de l’América hurlaient leur joie. Nous avons racheté quelques bières pour noyer notre peine.

 

La première mi-temps du match c’est terminé. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait mais les joueurs eux, avaient compris. Ils sont tous retournés dans le vestiaire pour se reposer durant 15 minutes.

 

Avant que le jeu ne recommence, j’ai invité Charmin à venir acheter de la bière avec moi.

 

- Allez pauvre lâche, lui ai-je dit. Accompagne-moi. Il nous faut plus de bière.

 

- D’accord, mais nous devons nous dépêcher pour revenir avant que le match ne recommence. Sinon, peut-être que l’América marquera un autre but et tu vas encore le manquer.

 

- Ahahah tu es très drôle. Allez dépêchons-nous.

 

Nous sommes retournés au niveau des toilettes et avons tenté d’en racheter quelques unes. À ma grande surprise, le kiosque était fermé. Nous avons trouvé un vendeur et lui je lui ai demandé :

 

- Nous voulons acheter 4 bières s’il vous plait.

 

Celui-ci nous a répondu :

 

- Je suis désolé mon ami. Même si je t’aime bien avec ton gilet des Pumas, je ne peux pas te vendre d’alcool. Il est interdit par la loi d’en vendre une fois que la première mi-temps est terminée.

 

- Mais mon ami, nous sommes au Mexique. Le pays où tout est légal.

 

- Non, désolé, je ne peux rien faire pour t’aider. Tu dois attendre la fin du match pour en acheter en dehors du stade.

 

J’ai alors regardé Charmin et lui ai dit :

 

- Wow, comment je vais faire pour ne pas m’endormir. Ce que j’ai aimé le plus durant le match c’est justement la bière.

 

- Ahah, ne t’en fait pas petit singe. On trouvera quelque chose après la partie. Allez vite, retournons à nos places. Le match est sur le point de recommencer.

 

Ce fut les arbitres qui sont revenus sur le terrain en premier. Pour essayer de me divertir un peu, je me suis mis à crier ce que je cris en temps normal lors d’une partie de hockey :

 

- Gros jambon. Gros jambon.

 

Mais malheureusement pour moi, je n’ai pas été capable de commencer une nouvelle mode. Les gens m’ont plutôt regardé avec des yeux un peu étrange.

 

- Arrête, m’a crié Geraldo. Tu ne vois pas que le monde se moque de toi.

 

- Tu as raison, lui ai-je répondu. Il se moque de moi car je suis à tes côtés. Tu n’as pas une cagoule à te mettre sur la tête. C’est que j’ai une réputation et je ne veux pas la salir à cause de toi.

 

Charmin s’est mis à rire en disant :

 

- Ouais Geraldo, met-toi une cagoule sur la tête. Il a raison le petit.

 

Le jeu a rapidement repris à mon grand soulagement. Je me disais que plus vite il recommence, plus vite il finira. Ce fut très difficile de rester concentré durant un autre 45 minutes.

 

Comme j’étais fatigué, je me suis assis dans les escaliers. Mon manque de bière me faisait cogner des clous. J’ai bien essayé de rester éveillé, mais c’était comme si les joueurs faisaient tout pour me donner encore plus sommeil. Oui, il avait parfois des montées à l’emporte pièce, mais le tout se terminait dans la déception quand le joueur tirait 25 pieds trop à gauche. J’ai même suggéré quelque chose à Jeorge :

 

- Oye Jeroge, pourquoi, pour rendre la partie encore plus excitante, on agrandirait pas les buts…… de disons 50 mètres.

 

Sa réponse a été assez directe :

 

- Et que tu es niaiseux.  Concentre-toi donc sur la partie au lieu de dire des choses pareil.

 

Le match a continué ainsi. Il y a parfois eu un peu d’action, voire de la violence. Comme quand le joueur de L’América s’est enfargé dans la ligne blanche et qu’il est tombé au sol en faisait semblant de s’être blessé. Mais l’arbitre n’était pas dupe et n’a pas imposé de carton jaune au joueur des Pumas. Le problème a été que, une fois que le joueur de l’América s’est rendu compte qu’il n’y aurait pas de pénalité, il ne s’est pas relevé bien au contraire. Il est resté couché sur le terrain en faisant semblant de pleurer.

 

- Oye Charmin, ai-je dit. Regarde ce joueur. Il ressemble beaucoup aux partisans de l’América. Il ne peut s’empêcher de pleurer quand quelque chose ne va à son goût au lieu de travailler encore plus fort.

 

- Aille, m’a-t-il répondu. Tu ne penses pas vraiment ce que tu viens de dire.

 

- Ahaha tu a raison Marc, a répondu Jeorge. Les fans de l’América sont comme ce joueur. Ils sont tous des pleurnichards. Quand l’arbitre n’est pas de leur côté, ils pleurent ahahahha.

 

La partie a continué à un rythme d’enfer. Les chances de marquer pleuvaient de chaque côté. Durant les deux dernières minutes de jeu, les Pumas ont presque nivelé le pointage. Mais, probablement à cause du vent, le ballon n’est jamais rentré dans le but. Bien sûr, il est passé très près à quelque reprise sans jamais pouvoir percer le gardien.

 

Ce n’est qu’une fois que l’arbitre en a eu assez de voir les joueurs courir dans toutes les directions qu’il a décidé de mettre un terme à la rencontre. C’est alors que j’ai dit d’un ton sarcastique :

 

- Pas déjà. Ça venait à peine de commencer. C’est fou comment le temps passe vite lorsqu’on s’amuse.  

 

La foule, malgré la défaite de l’équipe locale, chantait des chansons et festoyait comme s’ils avaient gagné.

 

- Nous devons attendre avant de pouvoir sortir, m’a dit Geraldo.

 

- Et pourquoi? Ai-je répondu.

 

- Car la police commence par faire sortir les partisans de l’América pour ne pas créer de bataille. Car les fans voudront venger la défaite de leur équipe en attaquant les partisans de l’América.

 

- C’est tellement stupide, se battre pour une partie de soccer.

 

Après environ 10 à 15 minutes d’attente, nous avons pu sortir. Nous nous sommes donné rendez-vous dehors et avons regardé les gens festoyer la défaite de leur équipe.

 

- Pourquoi les gens sont aussi heureux de la défaite de leur club? Ai-je demandé.

 

C’est Anna qui m’a répondu avec un grand sourire :

 

- Car il fait beau, il y a de la musique et de l’alcool. De plus, la partie a été très excitante.

 

- Et toi, Marc, as-tu aimé cette partie? A dit Jeroge.

 

- Bien sur que oui, ai-je répondu sarcastiquement. Il y a eu beaucoup d’actions, de tirs au but, de jeux violents. Je suis pas du tout déçu d’avoir été aux toilettes manquant ainsi le seul but du match. De plus, je n’avais pas du tout le goût de dormir durant la partie.

 

- Ahahah, comme tu es comique cher Marc.

 

- Allez venez, a dit Geraldo. Allons faire une tour dans la rue.

 

Nous nous sommes déplacés vers la rue en cherchant quelque chose à faire.

 

C’est alors que j’ai repéré une petite boutique souvenir. J’ai alors dit à Anna :

 

- Lequel de ces deux porteclés préfères-tu?

 

Et elle m’a répondu :

 

- Je crois que c’est le bleu. Il m’apparaît beaucoup plus beau et pratique.

 

- À bon. Très bien, ai-je dit. Dans ce cas je prendrais le rouge.

 

Elle m’a alors regardé en riant et m’a dit :

 

- Comme tu es niaiseux.

 

Anna c’est ensuite retournée vers les autres et a dit :

 

- Vous pouvez venir chez moi. On peut regarder la partie de Chivas contre Tijuana sur mon nouvel écran géant.

 

- Ouais, a crié Jeorge. Allons voir ce match. Veux-tu venir avec nous Marc?

 

C’est alors que j’ai répondu :

 

- Boff, mes pauvres petits yeux ont regardé suffisamment de soccer pour les 10 prochaines années je crois. Je ne souhaite vraiment pas devenir aveugle.

 

- C’est comme tu veux mais le match sera super bon.

 

- Je n’en doute même pas hahah. Mais je dois y aller.

 

J’ai donc dit au revoir à mes amis et je suis parti en route vers le métro pour une grosse heure avant d’arriver chez moi. Malgré le fait que j’aille été voir une partie de soccer, je me suis bien amusé. J’ai énormément rit avec mes amis. J’aurais par contre aimé voir le seul but du match mais, ce jour-là, un malheureux dicton typique du soccer s’est avéré véridique: « Au soccer, tu n’as pas le droit de cligner des yeux car tu risques de manquer le seul moment fort du match». 

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